MOULIN À POIVRE PEUGEOT : UN LION À VOTRE TABLE
MOTS-CLÉS:
Peugeot & Moi
Le 23 décembre 2022
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Après avoir commencé par travailler l’acier en fabriquant des rubans d’acier pour la couture, des lames de scies et des ressorts pour l’horlogerie, c’est en 1840 que les frères Peugeot conçurent leur premier moulin à café tout simplement appelé « Modèle ordinaire ». Ce dernier marqua le début de la production des célèbres moulins Peugeot destinés à moudre grains de café, de poivres, épices, fleur de sel et même sucre pendant plusieurs générations jusqu’à aujourd’hui.
Parallèlement à la grande aventure de l’automobile et du cyclisme, Peugeot ne cesse de développer, d’innover et de perfectionner ses moulins à poivre, toujours fabriqués dans l’usine historique familiale dans le Doubs. Tout est réalisé sur place : le design, le développement technique et bien sûr la fabrication. Le bois y est tourné, verni ou peint ; les mécanismes emboutis, assemblés minutieusement avec un savoir-faire d’orfèvre. Depuis leur terre natale franc-comtoise, les moulins sont exportés à travers le monde vers plus de 80 pays.
Petite anecdote qui vaut son pesant de poivre:
Dans les années 1930, Jean Pierre Peugeot visite les usines automobiles américaines. Lors d’un grand banquet, on lui fait remarquer que dans la salle où il se trouve, tout est américain.
« Presque tout » répond le patron français en empoignant le moulin à poivre de table « sauf ceci qui est français » et en le retournant d’ajouter « et Peugeot en plus !».
Petite anecdote qui vaut son pesant de poivre:
Dans les années 1930, Jean Pierre Peugeot visite les usines automobiles américaines. Lors d’un grand banquet, on lui fait remarquer que dans la salle où il se trouve, tout est américain.
« Presque tout » répond le patron français en empoignant le moulin à poivre de table « sauf ceci qui est français » et en le retournant d’ajouter « et Peugeot en plus !».
Pour commencer, parlez-nous un peu de vous…
Je suis Christophe Marguin et je préside l’association de cuisiniers Les Toques Blanches Lyonnaises. Je suis la 4e génération de chefs dans ma famille. Nous sommes restaurateurs depuis 1906. Je suis donc né dans ce métier. J’ai fait une formation tout à fait classique avec un CAP et pendant une dizaine d’années, j’ai travaillé chez d’autres chefs. Avant de reprendre l’entreprise familiale qui était dans un petit village de l’Ain qui s’appelle Les Échets. Aujourd’hui, nous sommes donc à Lyon, et notre restaurant, acheté il y a 5 ans, s’appelle Le Président.
Le poivre est un ingrédient que j’ai découvert en apprenant la cuisine. Bien que je sois né dedans, c’est lors de ma formation que j’ai appris.
Un poivre est totalement différent suivant ses origines. J’ai un souvenir fou à ce sujet : un jour, je pars en Chine, dans différentes régions et je me rends notamment au Szechuan. Je n’ai jamais goûté des poivres aussi fins que là-bas. Cette qualité n’arrive pas chez nous, même aujourd’hui. Cette découverte a été extraordinaire et a fait changer mon regard sur le poivre. Ainsi, dès le moment des achats, on prend beaucoup de soin : on le goûte, on le sent, on le croque aussi pour essayer de ressentir les saveurs, suivant le plat qu’on veut faire.
D’ailleurs, c’est amusant qu’on en parle aujourd’hui car la semaine dernière, avec mon chef, j’évoquais l’idée de remettre au goût du jour un grand classique de la cuisine française : le steak au poivre. En effet, c’est un plat qui a disparu des menus aujourd’hui alors que c’est un classique et les gens aiment ça. : il faut donc qu’on le refasse.
Déjà, la première chose, c’est de régler son moulin grâce au bouton au-dessus du moulin : plus le bouton est serré, plus la mouture sera fine, et inversement. Pour cela, il faut savoir comment on aime le poivre. Certains l’aiment moulu fin, d’autres plus grossier. En effet, notre palais réagit en fonction de la façon dont le poivre est moulu : s’il est fin ou s’il est plus gros, le goût sera différent. Nous les cuisiniers, quand on prend un moulin à poivre, même si c’est celui qu’on utilise régulièrement, on donne toujours un quart de tour de moulin dans la main pour voir comment ressort le poivre. Parce que si quelqu’un l’a utilisé entre temps, il peut ne plus être à notre goût.
La deuxième chose à laquelle il faut faire très attention, c’est l’origine du poivre. Il ne faut pas hésiter à investir dans le poivre. S’il coûte cher, ce n’est pas grave au regard de la quantité utilisée à chaque fois. Nous, les restaurateurs, adoptons la même philosophie avec le café. Nous achetons du café en grains. Du café de basse qualité coûte 15 euros, du café de bonne qualité coûte 30 euros. On ne que met 7 grammes dans une dose de café donc on préfère acheter du café de bonne qualité, car finalement l’écart de prix est minime. C’est pareil pour le poivre : pour un ou deux tours de moulin par personne, il faut acheter du bon poivre… et un bon poivrier !
Pour nous cuisiniers, l’utilisation principale du poivre c’est vraiment l’assaisonnement. On fait peu de mélanges avec le poivre.